Une irrégularité dans la 3e circonscription du Nord? Dans un courrier adressé au Conseil constitutionnel le 8 juillet dernier, la conseillère municipale d'opposition de Maubeuge, Sophie Villette, demande l'annulation "des opérations électorales" du 30 juin dernier, au cours desquelles la candidate RN Sandra Delannoy a été élue députée dès le premier tour des législatives, avec 50,82% des voix.
"Je ne remets pas en cause les résultats, le score du RN, je remets en cause l’inéligibilité de monsieur Wilmotte", listé comme suppléant de la députée RN, explique Sophie Villette au micro de BFM Grand Lille.
Le camp RN se dit "serein"
Car Joël Wilmotte, suppléant de Sandra Delannoy, était également troisième sur la liste du sénateur du Nord Joshua Hochart. La numéro deux du sénateur, Mélanie Disdier, est quant à elle devenue eurodéputée lors des élections européennes du 9 juin dernier.
"À la suite de son élection en tant que députée au Parlement européen survenue le 9 juin 2024, madame Mélanie Disdier a perdu son statut de remplaçant de sénateur. En application de l’article L.O. 320 du code électoral, Monsieur Joël Wilmotte a, à compter de cette date, acquis la qualité de remplaçant d'un sénateur", explique Sophie Villette dans son recours déposé auprès du Conseil constitutionnel.
Elle explique ainsi qu'au nom de la loi, la réglementation sur le cumul des mandats ne permet pas à Joël Wilmotte d'être à la fois suppléant de la députée Sandra Delannoy et du sénateur Joshua Hochart.
Ce dernier assure pour autant que le recours en question n'a aucune chance d'aboutir, la préfecture ayant validé le scrutin.
"Monsieur Wilmotte n’est pas mon suppléant, ma suppléante reste Mélanie Disdier. Cela a été confirmé par la préfecture lorsqu’on a fait le dépôt du dossier. Nous sommes très sereins sur la non-réussite de ce recours", déclare le sénateur.
Sophie Villette demande quant à elle l'annulation de l'élection de Sandra Delannoy, "en raison de l'inéligibilité de monsieur Joël Wilmotte". Une demande qui devra désormais être étudiée par le Conseil constitutionnel.