"Les enfants ont assisté à des choses graves": ses plaintes pour violences conjugales classées sans suite, une Rhodanienne témoigne

Plaquage, bousculades contre un mur, menaces par arme blanche... Marie* accuse son ex-mari de l'avoir violentée à de multiples reprises. Au micro de BFM Lyon, elle explique avoir été victime de multiples violences de la part de son conjoint et avoir été la cible, dans un premier temps, de "plaquage, de bousculades contre le mur".

"Ensuite, ça se faisait librement devant les enfants. Il n'y avait plus du tout de retenue, de gênes, et donc les enfants ont assisté à beaucoup de choses assez graves, des scènes assez graves avec des armes blanches, des ciseaux ou des couteaux à pain, tout ce qui lui tombait sous la main", énumère Marie.

"Après, on est passé aux menaces de mort", continue-t-elle. Mais malgré de nombreuses plaintes déposées à la gendarmerie, l'enquête a été classée sans suite en dépit d'un enregistrement sonore.

Ordonnance de protection et rappel à la loi

Dans cet audio de plusieurs dizaines de secondes, on peut entendre des claquements faisant penser à des coups. La voix d'un homme résonne ensuite: "Tu veux que j'te frappe? Tu veux que j'te frappe?", lance-t-il.

Malgré le classement sans suite des plaintes, Marie obtient une ordonnance de protection en novembre 2022. Son mari est alors contraint de quitter le domicile familial. Il sera simplement visé par un rappel à la loi.

En France, d'après les services de sécurité, près de 244.000 victimes de violences conjugales ont été recensées en 2022, soit une hausse de 15% par rapport à l'an dernier. La grande majorité de ces victimes sont des femmes (87%) ayant subi des violences physiques de leur partenaire. 89% des mis en causes dans ces affaires sont des hommes.

Dès le 1er décembre 2023, une aide financière d'urgence sera versée par la Caisse d'allocations familiales aux victimes de violences conjugales afin de les aider à quitter leur domicile. Cette aide s'élève à un montant de moyen de 600 euros, selon le ministère des Solidarités.

* Le prénom a été modifié.