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Aéronautique

Les premiers nanosatellites de la constellation française Kinéis ont été mis en orbite

Grâce à ces nouveaux satellites, la société pourra collecter des données à partir de n'importe quel objet, n'importe où sur Terre, en dix à quinze minutes maximum et permettra notamment de détecter des feux de forêts avec précision.

Les cinq premiers nanosatellites de la constellation Kinéis dédiée aux objets connectés ont été mis ce vendredi 20 juin sur orbite avec succès par la petite fusée Electron, six ans après la création de la start-up française.

Le minilanceur de Rocket Lab, dont c'était le 50ème vol, a comme prévu décollé de son pas de tir en Nouvelle-Zélande tôt ce vendredi, selon les images du lancement retransmises par l'entreprise.

D'autres lancements prévus

Un peu plus d'une heure plus tard, les cinq nanosatellites de 30 kg et d'une durée de vie de huit ans étaient déployés à 635 kilomètres d'altitude. Quatre autres lancements de la fusée Electron sont prévus d'ici début 2025 pour déployer la totalité des 25 satellites que comptera la constellation.

"On a levé des fonds il y a quatre ans et là on est dans l'aboutissement de cette phase-là et on fait notre premier tir, (...) c'est vraiment la consécration du projet, on arrive au bout de la phase technique et c'est le début du coup de la phase suivante qui va être la commercialisation du système", a salué Alexandre Tisserant, le président de Kinéis.

Créé en 2018, l'opérateur satellitaire et fournisseur de connectivité pour l'internet des objets Kinéis, qui avait levé 100 millions d'euros début 2020, a été lancé par CLS (Collecte Localisation Satellites) ainsi que la maison-mère de cette entité, le Centre national d'études spatiales (CNES). Basé à Toulouse, Kinéis produit les 25 nanosatellites de la constellation.

Améliorer les performances de géolocalisation

CLS est connu pour avoir développé le système Argos permettant de géolocaliser n'importe quelle balise avec une précision de 150 mètres.

Avec cette constellation, il sera possible de connecter un objet sur n'importe quel endroit du globe, zones blanches comprises selon l'opérateur. Les données sont récupérées en moins de 15 minutes, et transmises.

Un petit émetteur à faible consommation d'énergie enverra par radiofréquence plusieurs fois par jour au satellite les données de l'objet auquel il est fixé, qu'il s'agisse de la localisation d'un conteneur de fret ou du niveau d'une cuve d'eau située en pleine forêt.

CLS et Kinéis travaillent notamment sur des projets permettant d'aider et géolocaliser les 55 millions de petits pêcheurs dans le monde privés de ligne de vie avec la terre, mieux gérer les troupeaux et la propagation des maladies, améliorer la détection précoce des feux de forêt ou éviter la perte de wagons de fret connectés. Le projet s'appuie sur l'héritage de la technologie Argos, mise en place depuis 40 ans par CLS et dont Kinéis a repris l'exploitation des neuf satellites en 2019.

A.G avec AFP