"Les touristes, on leur vend plus cher": les dealers marseillais veulent tirer profit des Jeux olympiques

À quelques semaines du début officiel des Jeux de Paris 2024, les commerçants marseillais se préparent à accueillir les touristes autour des épreuves de voile dans la marina du Roucas Blanc. Mais plus étonnant, les trafiquants de drogue espèrent eux aussi profiter de la période olympique pour faire fructifier leurs petites affaires.

Des clients prévenus de la hausse des tarifs

Sur les réseaux sociaux, via les messageries cryptées ou même directement auprès des intéressés rencontrés ce jeudi 20 juin par BFM Marseille Provence, certains trafiquants ont déjà prévenu leurs clients que les prix des marchandises vont augmenter pendant les Jeux olympiques.

Plus de visiteurs à Marseille, c'est potentiellement plus de consommateurs et d'acheteurs de drogues. "Un touriste, tu peux lui vendre plus cher!", assure d'ailleurs auprès de BFM Marseille Provence un dealer marseillais rencontré dans l'un des nombreux points de deal de la ville, générant près de 500 euros de revenus par jour.

"On ne va pas se mentir, à Marseille les touristes, on leur vend plus cher, ils ne s'y connaissent pas trop. C'est pour ça aussi que les JO sont attendus à Marseille. Par exemple, un 30 (euros) tu peux lui vendre comme un 50 (euros). On se fait un peu de sous sur eux!", explique ce dernier.

L'autre adaptation concerne la livraison des stupéfiants. De nombreux points de deal ont été démontés dans les quartiers ces derniers mois. Les trafiquants ont donc développé un système surnommé "Uber shit", en référence à l'entreprise américaine de transports: une livraison de cocaïne ou de cannabis directement au domicile du client, la plupart du temps en scooter.

"Nous aussi, on s'adapte"

Mais pour les Jeux olympiques, les vendeurs prévoient aussi de pratiquer la vente à la sauvette, notamment sur les lieux de fortes affluences comme autour de la gare Saint-Charles ou sur le Vieux-Port.

Pour les forces de l'ordre, cette stratégie d'adaptation n'est pas une surprise. Elle est même anticipée, selon ses représentants. "Nous aussi, on s'adapte d'année en année à leurs nouvelles techniques de ventes et de marketings", indique Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale.

"Cela laisse penser une chose: ils se professionnalisent, prennent des gens qui sont en capacité de faire des clips, des flyers attirants. C'est un système de business plan", explique sur notre antenne ce dernier.

Si le dispositif de sécurité n'a pas encore été dévoilé autour des épreuves marseillaises des Jeux olympiques, il ne fait aucun doute que les forces de l'ordre seront bel et bien nombreuses sur le terrain. Les services des douanes seront aussi à leurs côtés pour les épauler, et empêcher que les dealers ne tirent profit de ces événements.