Londres simplifie les règles de cotation pour doper l'attractivité de la City
Pour doper l'attractivité de la place financière britannique, en berne ces dernières années, notamment depuis le Brexit, le régulateur britannique du secteur, la FCA, a annoncé jeudi une simplification des règles de cotation destinée à séduire davantage d'entreprises. Il s'agit des "changements les plus importants apportés au régime de cotation depuis plus de trois décennies", visant à inciter "un plus large éventail d'entreprises à émettre leurs actions" sur les marchés britanniques, a fait valoir la FCA dans un communiqué.
Ces nouvelles règles, qui entreront en vigueur le 29 juillet, remplaceront par exemple les cotations premium ou standard par une seule catégorie d'actions, supprimeront la nécessité d'un vote des actionnaires sur certaines transactions ou rendront plus flexible le régime d'actions dotées de droits de vote plus importants.
"Les nouvelles règles impliquent un plus grand risque, mais (la FCA) estime que les changements annoncés refléteront mieux l'appétit pour le risque dont l'économie a besoin pour atteindre la croissance", a argumenté le régulateur.
Baisse de 40% du nombre de sociétés cotées au Royaume-Uni en 15 ans
Ces annonces interviennent alors que le parti travailliste, qui vient de prendre le pouvoir au Royaume-Uni, s'est positionné pendant la campagne en champion "sans complexe" de la finance et a fait de la croissance l'une de ses priorités. "Ces nouvelles règles représentent un premier pas important vers la redynamisation de nos marchés financiers (...) pour attirer les entreprises les plus innovantes", a fait valoir la nouvelle ministre des Finances Rachel Reeves, citée dans le communiqué de la FCA.
La City, puissante place financière britannique, cherche à défendre son attractivité, surtout depuis le Brexit, face à la concurrence de ses rivales européennes, mais a connu une série de revers ces dernières années. Parmi eux, l'introduction en Bourse l'an dernier à New York du fabricant de microprocesseurs Arm, fleuron de l'industrie britannique, ou encore le transfert vers les Etats-Unis de la cotation principale du géant des matériaux de construction CRH.
Le nombre de sociétés cotées au Royaume-Uni a diminué d'environ 40% par rapport à un pic en 2008, et entre 2015 et 2020 le pays ne représentait que 5% des introductions en bourse dans le monde, a relevé la FCA jeudi, citant une étude publiée en 2021. Le régulateur avait déjà commencé à assouplir les règles d'introduction à la Bourse de Londres en décembre 2021, en réduisant notamment de 25% à 10% la proportion d'actions devant être mises à disposition du public.