Manifestation interdite à Sainte-Soline: six organisateurs en garde à vue
Les convocations ont eu lieu dans trois départements: Deux-Sèvres, Loire-Atlantique et Jura. Six membres des syndicats et associations ayant appelé au rassemblement contre la "mégabassine" de Sainte-Soline le 25 mars ont été placés en garde à vue pour "organisation de manifestation interdite sur la voie publique", a indiqué ce mercredi le parquet de Niort.
Il s'agit de "six hommes, âgés de 38 à 46 ans et se revendiquant des collectifs Bassines Non Merci, Les Soulèvements de la Terre et de la Confédération paysanne", précise le procureur de Niort Julien Wattebled, dans un communiqué, sans dévoieré leur identité.
Pour deux d'entre eux, la garde à vue concerne aussi l'organisation de la manifestation du 29 octobre 2022, également interdite par la préfecture des Deux-Sèvres.
Ils sont convoqués dans le cadre "des enquêtes (...) concernant les infractions pénales commises à l'occasion de ces manifestations".
Deux autres responsables "représentant la CGT et Solidaires 79" ont été convoqués "pour être entendus en audition libre" au sujet de la manifestation d'octobre, ajoute le magistrat.
Des "manœuvres d'intimidation"
La Confédération paysanne "dénonce ces manœuvres d'intimidation et de répression scandaleuses" dans un communiqué où elle confirme la garde à vue de son ancien porte-parole national, Nicolas Girod, et du porte-parole de sa section des Deux-Sèvres, Benoît Jaunet.
À Niort, le porte-parole du collectif Bassines Non Merci Julien Le Guet a estimé qu'un "nouveau Rubicon a(vait) été franchi" avec cette convocation de responsables syndicaux "tout simplement parce qu'ils remplissaient leur mission de défense de l'intérêt général".
"On ne va pas laisser passer ça, vous pouvez essayer de couper des têtes, on est encore là pour un sacré bout de temps", a-t-il lancé avant d'entrer à la gendarmerie.
La semaine dernière, un homme de 42 ans a été condamné à dix mois de prison et écroué pour des violences contre des gendarmes commises lors de la manifestation de mars, qui avait fait 200 blessés parmi les manifestants, selon les organisateurs. Quatre autres hommes, interpellés la semaine dernière pour des faits survenus lors de ce rassemblement, seront jugés fin juillet.