Notre-Dame: où en sont les travaux de reconstruction de la cathédrale, 15 mois avant la fin du chantier?
"Dans le carillon, à travers les coups de l'angélus perçant le son des cloches de Notre-Dame de Paris, toute la Nation vous entendra encore". Emmanuel Macron a rendu ce vendredi un vibrant hommage au général Jean-Louis Georgelin, responsable de la reconstruction de Notre-Dame, dont la mort accidentelle laisse le chantier de restauration orphelin, à 15 mois de la fin des travaux.
Le général avait été personnellement choisi par le chef d'État pour orchestrer la reconstruction de la cathédrale en cinq ans, et sa réouverture, prévue pour le 8 décembre 2024.
L'orgue nettoyé, les boiseries restaurées
Ces derniers mois, des étapes essentielles de la reconstruction de Notre-Dame ont été franchies. L'orgue, qui a été endommagé dans l'incendie, a été démonté et nettoyé. 8000 tuyaux ont été posés un par un, tandis que les décors en bois de l'intérieur de la cathédrale commencent à être acheminés vers la capitale.
Un travail passionnant, comme en témoigne Lucien Monchablon, charpentier, à Briey, en Lorraine. "C'est plus qu'une fierté, c'est un honneur. Ce sont beaucoup de sentiments mais c'est un honneur et un bonheur. Si tous les chantiers pouvaient être comme ça, ce serait magnifique", témoigne-t-il au micro de BFMTV.
Une partie essentielle de la charpente grutée
En mars, le tabouret, la partie inférieure de la flèche, a été montée "à blanc". L'énorme pièce, qui mesure 5,50 mètres en dessous des murs et pèse plus de 80 tonnes, va permettre d'assurer la stabilité de la flèche.
Le 11 juillet dernier, la cathédrale, partiellement détruite par un violent incendie en 2019, a retrouvé une partie essentielle de sa charpente: l'une des trois "fermes", qui en constituent l'ossature. Réalisées dans des ateliers de charpentiers spécialisés et assemblées à Ivry-Sur-Seine, les fermes constituent l'ossature des charpentes qui entourent la flèche de Notre-Dame ainsi que les bras du transept.
La première de ces pièces en bois, qui mesure une douzaine de mètres de haut et pèse environ sept tonnes, a été grutée au sommet de la cathédrale où les fermes trouveront leur emplacement définitif durant l'été.
Le montage de la flèche en cours
Huit jours plus tard, ingénieurs, architectes et charpentiers ont assisté, à Briey, à une répétition générale du montage du premier étage de sa fameuse flèche.
Soutenue par une grue, pilotée délicatement, par petits à-coups afin de ne pas l'endommager, l'une des parties du fût de la future flèche de Notre-Dame de Paris - voulue à l'identique de celle originalement pensée au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc - va venir s'emboîter dans le reste de la structure.
Le fût, construit en bois massif, comporte 285 pièces, 350 assemblages, et pèsera, une fois entièrement monté, 120 tonnes pour 19 mètres de hauteur. Vingt-quatre pièces se croisent même dans un assemblage spectaculaire, appelé le "noeud X". Une fois terminée, la flèche pèsera "à peu près 370 tonnes" et mesurera 53 mètres de haut, au-dessus des murs, a précisé à l'AFP Patrick Jouenne, responsable du chantier.
Une fois le fût entièrement monté "à blanc", dans la phase de test en Lorraine, celui-ci sera démonté et acheminé en camion à Paris, où il sera reconstitué sur le chantier de Notre-Dame.
Moins d'un mois avant sa mort, le 21 juillet, le général Jean-Louis Georgelin l'avait promis: "A la fin de l'année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris et nous verrons les fermes posées, à la fois sur les transepts, la nef et le chœur, et finalement, on retrouvera la silhouette de la cathédrale".