"Nous comptons sur votre empathie": Françoise Hardy interpelle Emmanuel Macron sur la fin de vie
Un appel à partir sans souffrance. La chanteuse Françoise Hardy interpelle ce dimanche 17 décembre le président Emmanuel Macron dans une lettre parue dans la Tribune Dimanche pour lui demander de légaliser l'euthanasie. Elle a déjà déclaré cette semaine dans Paris Match vouloir partir "le plus vite et le moins douloureusement possible", étant atteinte d'un cancer.
"Vous le savez, une grande majorité de gens souhaitent la légalisation de l'euthanasie. Nous comptons tous sur votre empathie et espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d'aller mieux de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu'il n'y a plus aucun soulagement possible", écrit-elle, s'adressant directement au chef de l'État.
L'interprète de Comment te dire adieu, qui doit fêter ses 80 ans le 17 janvier 2024, souffre d'un cancer du pharynx et a régulièrement pris la parole publiquement sur la fin de vie.
"Ma mère a voulu en finir"
Dans cette lettre, la chanteuse raconte les derniers moments de la vie de sa mère, atteinte de la maladie de Charcot, une maladie dégénérative incurable et qui se caractérise par une perte progressive des neurones moteurs du cerveau et de la moelle. Elle affirme que sa mère souffre alors de perdre progressivement l'usage de ses bras.
"Ma mère a voulu en finir et son médecin lui a envoyé un médecin hospitalier qui l'a d'abord interrogée pour être certain que c'était sa décision à elle", assure François Hardy.
"Elle a fixé la date et (...) a été euthanasiée le jour de son choix", se souvient-elle, alors que la pratique n'était pas autorisée.
Des malades qui "souffrent inutilement"
Cette expérience personnelle douloureuse a convaincu l'ancienne compagne de Jacques Dutronc de la nécessité de légaliser l'euthanasie pour les personnes malades et sans espoir de guérison.
"C'est grâce à deux médecins compréhensifs et courageux que ma mère n'a pas dû aller au bout d'une maladie incurable et insupportable", estime-t-elle.
Ses séjours en service de cancérologie au contact de patients épuisés par la maladie ont ensuite achevé de la persuader. "Tous regrettaient que l'euthanasie ne soit pas légalisée car ils avaient conscience de souffrir inutilement", assure-t-elle.
"Partir bientôt et de façon rapide"
Cette semaine, Françoise Hardy a dit espérer "partir bientôt et de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l'impossibilité de respirer", alors qu'elle est malade.
Elle ajoute vouloir "partir dans l'autre dimension le plus tôt, le plus vite et le moins douloureusement possible", évoquant sa vue qui a fortement baissé et l'empêche de lire ou de voir un film.
"Comme une grande majorité de Français, nous sommes tous pour l’euthanasie et aimerions que le président en fasse une possibilité", a-t-elle encore défendu sur BFMTV.
Le projet de loi "sur le modèle français de la fin de vie", promesse d'Emmanuel Macron, doit être "présenté courant février", selon la ministre déléguée aux Professions de santé Agnès Firmin Le Bodo.