Populaire ou ringard? Découvrez si votre prénom est resté à la mode depuis votre naissance
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Des prénoms qui disparaissent, d'autres qui reviennent à la mode. L'Insee a diffusé lundi 8 juillet son classement des prénoms les plus choisis en 2023. Si Louise, Ambre et Alba ainsi que Gabriel, Raphaël et Léo figurent en tête des prénoms féminins et masculins les plus donnés l'année dernière, découvrez grâce à notre moteur de recherche si votre prénom est toujours dans la tendance.
Car si certains prénoms ont pu monopoliser pendant plusieurs années les premières places du podium - comme Jade, Emma, Léo ou Louis - au point d'en devenir les prénoms d'une génération d'enfants, d'autres semblent passés de mode.
Fille ou garçon, votre prénom est-il encore populaire?
Qu'en est-il pour votre prénom? Est-il aussi populaire aujourd'hui que lors de votre année de naissance ou est-il, au contraire, devenu franchement désuet?
Vous portez un prénom féminin? Grâce à notre moteur de recherche ci-dessous, vous pouvez découvrir combien de fois il a été donné à de petites filles depuis 1950. Seuls sont recensés les prénoms donnés au moins trois fois l'an passé.
Vous portez un prénom féminin? Grâce à notre moteur de recherche ci-dessous, vous pouvez découvrir combien de fois il a été donné à de petits garçons depuis 1950. Là encore, seuls sont recensés les prénoms donnés au moins trois fois l'an passé.
Des prénoms de plus en plus courts
Parmi les prénoms passés de mode, on retrouve de Patrick qui a, en 1956, le vent en poupe, avec 21.350 bébés prénommés ainsi. Un prénom masculin dans le top 3 pendant plusieurs années mais qui va progressivement disparaître: près de soixante ans plus tard, seulement 45 petits Patrick ont vu le jour en 2023.
Autre prénom d'une génération précédente: Sébastien. Le prénom apparaît dans le top 3 pendant dix ans, de 1975 à 1985, avec un pic de Sébastien en 1977 (19.467 naissances). L'année dernière, seulement 45 bébés ont reçu ce prénom.
Le prénom Julien a lui aussi été longtemps plébiscité. En 1985, c'est même le prénom masculin en tête avec 17.020 naissances. Et il reste le prénom préféré des Français et Françaises pendant cinq ans à cette époque (à la première marche du podium de 1983 à 1988). Mais quarante ans plus tard, les Julien sont plus rares: seulement 142 l'année dernière.
Le phénomène est similaire chez les Kevin. En 1991, le prénom est à son plus haut: 13.282 Kevin viennent au monde. C'est même le prénom star cette année-là, un prénom en tête du classement depuis deux ans qui le sera encore pendant trois. Mais trente ans plus tard, les Kevin disparaissent: seulement 86 petits garçons nés en France l'année dernière.
Difficile de prévoir à l'avance les tendances de demain, observe pour BFMTV.com Baptiste Coulmont, professeur de sociologie à l'École normale supérieure Paris-Saclay.
"La tendance est clairement aux prénoms courts", explique-t-il. Quatre lettres chez les filles, quatre ou cinq chez les garçons.
Mais selon le sociologue, si l'on peut supposer l'évolution d'un prénom d'une année sur l'autre, "certains apparaissent et augmentent rapidement en quelques années sans que l'on sache pourquoi". Comme Lysio ou Nahil (3 bébés en 2004, 432 l'année dernière).
Les prénoms en "a" remplacent ceux en "ie"
Chez les filles, Stéphanie est aussi le prénom d'une génération. Quelque 23.516 petites filles ont reçu ce prénom à leur naissance en 1974. C'est d'ailleurs cette année-là l'un des deux prénoms féminins le plus donné, et ce sera encore le cas les cinq années suivantes. Près de cinquante ans plus tard, l'état civil n'a enregistré l'année dernière que 23 petites Stéphanie.
Phénomène similaire chez les Elodie, un prénom qui figure dans le top 3 pendant cinq ans à la fin des années 1980 (de 1987 à 1991 précisément). En 1988, ce sont ainsi 11.820 petites filles qui reçoivent ce prénom, l'année du pic des Elodie. Mais il va quasiment disparaître avec les décennies. Seulement 22 Elodie sont nées l'année dernière.
Les prénoms féminins qui se terminent en "ie" ou en "ine" seraient relativement passés de mode, pointe Baptiste Coulmont, auteur de "Sociologie des prénoms". "Aujourd'hui, on a beaucoup de prénoms féminins en 'a'. Cela concerne même une naissance de petite fille sur deux."
"Cela permet de faire du nouveau avec de vieux prénoms", analyse-t-il.
Julie devient Julia, Pauline Paula. "Une Anna ou une Helena sera plus jeune qu'une Anne ou une Hélène." Aucun doute pour Baptiste Coulmont, les terminaisons en "a" vont certainement marquer la génération des filles nées après 2000.
Le retour des prénoms en "ette"?
Autre phénomène intéressant: le prénom Jade qui apparaît en 1966. Mais seulement quatre petites filles cette année-là. En revanche, à partir de la fin des années 1990, Jade prend de l'ampleur: jusqu'à 5468 Jade en 2008. Il reste depuis l'un des prénoms préférés des parents. Une observation que le sociologue Baptiste Coulmont nuance.
"Il y a vingt ans, le prénom Jade n'apparaissait pas dans le classement des dix prénoms les plus donnés. Pourtant, en 2003, il représentait 3368 naissances. Aujourd'hui, il est à la quatrième place, mais pour seulement 2891 petites filles nées en 2023."
"Les prénoms les plus donnés représentent finalement peu de naissances du fait de la diversification des prénoms." Depuis 1993, le Code civil offre en effet une plus grande liberté aux parents dans le choix du prénom de l'enfant. L'officier d'état civil ne peut en effet refuser un prénom que s'il lui paraît "contraire à l'intérêt de l'enfant".
L'évolution du prénom Louise est également intéressante. En 1901 naissaient quelque 7199 petites filles prénommées ainsi. Le prénom va ensuite perdre en vitesse avec cent fois moins de Louise qui verront le jour soixante-dix ans plus tard. Seulement 70 Louise ouvraient ainsi les yeux en 1970. Mais depuis les années 1990, ce prénom est reparti à la hausse: jusqu'à 4640 Louise en 2014, son plus haut - avant qu'il ne recommence à baisser, même s'il reste en 2023 le prénom féminin le plus courant.
Alors, à quand le retour des prénoms en "ette"? Josette, Claudette, Paulette... "Pas tout de suite", estime le sociologue Baptiste Coulmont. À l'exemple du prénom Jules: 2871 naissances en 1902, puis un plus bas en 1979 avec 26 bébés, pour qu'ensuite le prénom revienne à la mode à partir du début des années 2000 - entre 2025 et 5153 naissances selon les années.
"Il faut que la génération précédente des porteurs de prénoms en 'ette' s'éteigne pour les remettre au goût du jour. Comme si les générations se faisaient concurrence."