Porte arrachée du Boeing 737 d'Alaska Airlines: un sous-traitant crucial au cœur de l'enquête
C'est une pièce qui aidera peut-être à résoudre le puzzle. Les autorités aéronautiques américaines ont retrouvé le panneau de porte qui s'est détaché de la carlingue d'un Boeing 737 Max 9 de la compagnie Alaska Airlines peu après son décollage, vendredi. L'examen de cette pièce devrait contribuer à déterminer les causes de l'accident.
Un sous-traitant crucial au coeur de l'affaire
C'est un sous-traitant de Boeing, Spirit Aerosystems, qui produit l'élément en cause. Il s'agit de l'un de plus grands fabricants mondiaux de structures d'avions: fuselages, ailes, nacelles… C'est un fournisseur crucial pour Boeing puisqu'il produit certaines éléments essentiels des Boeing 737 et 787.
Le groupe américain et ses 14.000 employés est également l'un des fournisseurs d'Airbus, en particulier sur les programmes A220 et A350. Mais c'est bien Boeing qui reste son principal client, l'avionneur américain représente 64% du chiffre d'affaires de Spirit Aerosytems.
Dans le cadre de l'incident du 737 Max 9 de la compagnie Alaska Airlines, c'est une "porte bouchon" qui s'est arrachée en plein vol. Il s'agit d'une porte de sécurité supplémentaire qui est désactivée et masquée lorsque le 737 Max 9 est dans sa configuration minimale de passagers. Si la pièce a bien été réalisée par Spirit Aerosystems, l'enquête devra encore démontrer qui du sous-traitant ou de Boeing est responsable. S'agit-il d'une malfaçon dès l'origine? Ou d'un mauvais remontage de la part des équipes de Boeing? Lundi, les deux entreprises chutaient en Bourse.
Année noire pour Spirit Aerosystems
Cet incident est en tout cas une mauvaise nouvelle pour Spirit Aerosystems qui est déjà sur une mauvaise pente. L'entreprise a été mise en cause ces derniers mois pour des problèmes de qualité: cet été, pour des trous de fixation mal percés sur des cloisons, et un peu plus tôt en 2023, sur deux raccords qui relient l'arrière du fuselage à l'empennage. Des découvertes qui ont nécessité de longues et coûteuses inspections.
De quoi fragiliser encore un peu plus Spirit Aerosystems, déjà malmenée ces dernières années par la désorganisation généralisée de la chaîne d'approvisionnement aéronautique ainsi que par la hausse des coûts des matières premières. L'entreprise connaît également un climat social tendu avec plusieurs mouvements de grèves et des arrêts de production enregistrés l'an dernier.
Une situation qui a touché Boeing de plein fouet avec des nouveaux retards de livraisons. Et avec l'accident, ce sont de nouveau des centaines d'appareils qui vont devoir être inspectés un peu partout dans a le monde. Un nouveau coup dur pour les finances et l'organisation industrielle mais surtout, une fois encore, pour la réputation de Boeing et ses relations avec les compagnies aériennes. Le 737 Max n'en finit décidément pas d'empoisonner la vie de l'avionneur américain.