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Poupette Kenza: ce que l'on sait de la mise en examen de l'influenceuse pour "tentative d'extorsion en bande organisée"

Kenza Benchrif a été interpellée ce jeudi 4 juillet et placée en détention provisoire, en raison notamment d'un risque de fuite vers l'étranger.

L'influenceuse Poupette Kenza a été interpellée et mise en examen en France pour "tentative d'extorsion en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Elle a été placée en détention provisoire, une mesure qui doit être débattue ce jeudi 11 juillet au tribunal de Rouen (Seine-Maritime).

• Une influenceuse très suivie et très critiquée

Influenceuse de métier, Kenza Benchrif de son vrai nom est la Française la plus suivie sur Snapchat avec ses plus d'1,6 million d'abonnés en plus de ses internautes sur Instagram, Tiktok ou Youtube.

À 24 ans, cette femme au foyer et mère de deux enfants partage chaque jour des centaines de vidéos sur les réseaux sociaux. Elle y raconte inlassablement les moindres aspects de son quotidien, notamment à Dubaï, où elle réside.

Elle est régulièrement au cœur de polémiques et suscitent très souvent l'opprobre des internautes en raison de ses pratiques commerciales ou de sa façon de partager la vie de sa famille. Des vidéos massivement repartagées la montrent, par exemple, couper des pommes de terre avec un grand couteau en tenant son nouveau-né dans les bras ou, plus récemment, filmer son mari alors que celui-ci semble en pleine crise d’épilepsie.

• Une arrestation la semaine dernière

Pouette Kenza a été interpellée en France le jeudi 4 juillet dans l'après-midi, au lendemain de son arrivée dans le pays. L'influenceuse venait seule assister au mariage de sa meilleure amie près de Rouen, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête, confirmant des informations du Parisien.

La jeune femme a passé trois jours en garde à vue, lors desquels elle a gardé le silence face aux enquêteurs de la police judiciaire de Rouen, selon nos informations. Ce n'est que dimanche, devant le juge d'instruction, lors de son interrogatoire de première comparution avant sa mise en examen, qu'elle s'est expliquée sur les faits reprochés.

• Un appel à un "entremetteur"

Selon son récit, un couple, dont elle était proche auparavant, lui a dérobé 350.000 euros. Après avoir tenté par divers moyens de récupérer cette somme, elle a fait appel à un entremetteur se présentant comme "la solution à ce type de problèmes".

"Puis la situation lui a échappé", glisse l'un de ses avocats à BFMTV.

L'enquête a établi que "ce couple, après avoir fait l'objet de diverses surveillances (physiques, implantation de mini caméra aux abords de leur domicile et balise GPS placée sur leur véhicule), a été physiquement menacé par un individu sous condition de remise d'une somme de 200.000 euros", explique le parquet de Rouen.

Identifié par les enquêteurs, il a été interpellé lors du rendez-vous prévu pour la remise de cette somme, explique le parquet. Il portait sur lui une grenade, selon le procureur de République de Rouen.

Lors de sa garde à vue, il a déclaré avoir pris contact avec le couple "afin de régler un contentieux financier qui les opposait à une 'influenceuse' actuellement en résidence à Dubaï et agir comme intermédiaire".

Les enquêteurs ont ensuite identifié Poupette Kenza "comme donneuse d’ordre dans ce dossier", selon le parquet. De son côté, l'entremetteur a été mis en examen et placé en détention provisoire.

• Mise en examen et placée en détention provisoire

À l'issue de son interrogatoire, Poupette Kenza a été mise en examen pour "tentative d'extorsion en bande organisée" et "association de malfaiteurs" dimanche, et a été placée en détention provisoire en attendant un débat sur le fond concernant cette détention provisoire, prévu jeudi au tribunal judiciaire de Rouen.

Le parquet de Rouen comme le juge d'instruction ont demandé son placement en détention provisoire, en raison notamment d'un risque de fuite vers l'étranger, a appris BFMTV. Ses avocats comptent demander qu'elle soit remise en liberté sous contrôle judiciaire.

• Elle avait déjà évoqué une "potentielle mise en garde à vue"

Son compagnon et ses deux jeunes enfants sont actuellement toujours à Dubaï. La jeune femme, connue pour ses stories montrant son quotidien de jeune mère, attend son troisième enfant. En vacances au Maroc ces dernières semaines, elle avait évoqué sur Instagram son souhait de quitter Dubaï à la rentrée, mentionnant, en cas de retour en France, une "potentielle mise en garde à vue + interdiction de sortie de territoire etc."

"Donc soit j'affronte les soucis, soit je me laisse un an pour les gérer à distance avec nos avocats et pendant ce temps je suis paisible loin de la France", avait-elle ajouté.

• Au cœur de nombreuses autres polémiques

Poupette Kenza est très régulièrement au cœur de polémiques. En mai, elle avait du présenter des excuses après avoir affirmé: "Je suis une propalestinienne, je ne travaille pour aucune personne sioniste ou juive (...) Je n'ai aucun partenaire, aucun agent qui est juif".

Un an auparavant, la jeune femme avait été visée pour un signalement pour diffusion d'images de ses enfants s'apparentant à de la pédocriminalité.

En février 2023, elle avait également été placée en garde à vue dans une enquête pour "soustraction par le parent d’un enfant mineur sans motif légitime à ses obligations légales compromettant sa santé, sécurité, moralité ou son éducation" pour des soupçons de négligence infantile à la suite de l’hospitalisation suspecte de son fils âgé de moins d’un an, qu’elle avait raconté à ses abonnés.

Poupette Kenza a aussi été condamnée par la répression des fraudes (DGCCRF) à payer 50.000 euros pour pratique commerciale trompeuse. Sur ses comptes sociaux, elle multiplie ainsi les partenariats commerciaux plus ou moins controversés. Comme avec cette marque qui propose des séances d'UV nocifs pour la peau ou des bandes de blanchissement dentaire interdites en France.

Salomé Robles