Pouvoir d'achat: l'Assemblée vote la revalorisation de 4% des retraites et prestations sociales
L'Assemblée nationale a voté mercredi à l'unanimité moins deux voix la revalorisation des prestations sociales et des pensions de retraite de 4%, lors de l'examen en première lecture du projet de loi sur le pouvoir d'achat.
Sont notamment concernées, en plus des retraites, les allocations familiales et minima sociaux, comme le RSA, l'Allocation adulte handicapé (AAH) et les bourses étudiantes sur critères sociaux.
Cette revalorisation prendra effet dès le 1er juillet 2022, de façon rétroactive, sans attendre la date de revalorisation automatique annuelle. La rapporteure de la majorité, Charlotte Parmentier-Lecocq a défendu un article qui va "rendre du pouvoir d'achat aux Français dès cet été" et permet "d'anticiper". De son côté, l'alliance de gauche Nupes a dénoncé, par la voix d'Adrien Quatennens (LFI) et d'Arthur Delaporte (PS), une revalorisation "inférieure à l'inflation".
"Jupiter (...) balance depuis l'Olympe des miettes aux simples mortels", a ironisé l'élue RN Laure Lavalette, dénonçant une revalorisation "qui ne correspond en rien à la réalité de l'inflation dans notre pays".
Le RSA et l'AAH concernés par cette revalorisation
L'augmentation des prix a atteint 5,8% au mois de juin mais pourrait grimper à 6,8% sur un an en septembre, selon l'INSEE.
Dans le détail, sont notamment concernées par cette mesure les pensions de retraite et d'invalidité des régimes de base, déjà revalorisées automatiquement de 1,1% en janvier. Également touchées par cette mesure, les allocations familiales et minima sociaux, à savoir le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés (AAH), l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et les bourses sur critères sociaux pour les étudiants. Certaines de ces prestations sociales avaient déjà augmenté de 1,8% en avril.
Auparavant, les députés ont voté un article pour inciter les branches à signer des accords sur leur salaire minimum, afin d'éviter des grilles trop écrasées aux premiers échelons. Le MoDem Nicolas Turquois a vanté un "outil supplémentaire" avec "l'approche par branche". LFI a fustigé la mesure. C'est "l'article Ponce Pilate, on s'en lave les mains", selon François Ruffin, un "classique pour justifier l'inaction" sur les hausses de salaires. Le RN l'a voté même si c'est "terriblement minimaliste", "ne comptez pas sur nous pour en rester là sur les salaires. La question des salaires est votre grand tabou", a estimé Jean-Philippe Tanguy.