Procès des attentats du 13-Novembre: le détail des peines prononcées contre les 20 accusés
La cour d'assises spéciale de Paris a prononcé ce mercredi des peines allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible contre les accusés jugés depuis le 8 septembre au procès des attentats du 13-Novembre. BFMTV.com fait le point sur le détail des condamnations, accusé par accusé. Ces derniers ont dix jours pour faire appel.
Salah Abdeslam, perpétuité incompressible
Salah Abdeslam, considéré comme le "10e homme" des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. La cour a suivi les réquisitions du parquet national antiterroriste qui avait réclamé cette sanction rarissime qui rend infimes ses chances de libération du Français de 32 ans. Cette peine n'avait jusque là été prononcée que quatre fois en France.
Mohamed Abrini, l'"homme au chapeau" qui avait pris la fuite lors des attentats de Bruxelles en mars 2016, a quant à lui été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de vingt-deux ans. Le Belge de 37 ans a "participé" aux préparatifs et ne "peut prétendre qu'il ignorait les modalités des attentats ou les cibles", a jugé la cour.
L'accusation avait requis la perpétuité contre Mohamed Bakkali, "pièce centrale" de la cellule jihadiste, mais la cour ne l'a condamné qu'à 30 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers.
Sofien Ayari, Tunisien de 28 ans, et Osama Krayem, Suédois de 29 ans, contre qui le Pnat avait requis la perpétuité, ont été eux aussi condamnés à 30 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers pour complicité des attentats dont ils avaient une "connaissance précise".
Du sursis à de la perpétutité
Farid Kharkhach, un Belgo-marocain de 39 ans, a écopé de la plus petite peine en étant condamné à deux ans d'emprisonnement. Détenu depuis cinq ans et demi, il sortira de prison dans les prochaines heures. Abdellah Chouaa, qui avait amené Mohamed Abrini à l'aéroport quand ce dernier est parti pour la Syrie, ne retournera pas non plus en prison: il a été condamné à quatre ans d'emprisonnement dont trois avec sursis.
Même sort pour Hamza Attou. L'accusé de 28 ans, l'un des trois qui comparaissent libres, a été condamné à quatre ans de prison dont deux fermes. Il ne retournera pas en prison, tout comme Ali Oulkadi.
En revanche, Adel Haddadi et Muhammad Usman, les deux hommes "sélectionnés" par l'État islamique, et qui "ont accepté" la mission de commettre des attentats en France avant d'être arrêtés sur la route entre la Syrie et l'Europe, ont été condamné à 18 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers.
Ali El Haddad Asufi a lui été condamné à dix ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers. Yassine Atar et Mohammed Amri ont été condamnés à huit ans de réclusion.
Perpétuité incompressible pour Fabien et Jean-Michel Clain
Plusieurs accusés ont été jugés sans être présents lors du procès, car présumés morts en Syrie Ainsi, Oussama Atar, "le commanditaire des attentats", a été condamné à la perpétuité incompressible, tout comme Fabien et Jean-Michel Clain, les "voix" des attentats.
Fabien Clain avait lu le communiqué de revendication sur fond de chants religieux de son frère Jean-Michel. Un rôle "essentiel pour diffuser et amplifier la terreur, et attirer de nouveaux combattants", a jugé la cour.
Ahmad Alkhald et Obeida Aref Dibo, présumés morts lors de frappes occidentales en Syrie, ont eux aussi été condamnés à la perpétuité incompressible.
En revanche, Ahmed Dahmani, toujours détenu en Turquie où il a été condamné en 2016 à dix ans de prison, a été reconnu coupable de complicité des attentats. Il a écopé ce mercredi d'une peine de 30 ans avec une période de sûreté des deux tiers.