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Réseaux sociaux

Qu'est-ce que les cheapfakes, ces "deepfakes" low cost qui vous désinforment sur les réseaux sociaux

En pleine campagne présidentielle américaine, les deepfakes perfectionnés côtoient des cheapfakes, des détournements de vidéos low cost mais efficaces pour désinformer. La France n'est pas en reste.

Depuis deux ans et l'explosion de l'intelligence artificielle, les réseaux sociaux n'ont jamais été autant inondés de deepfakes. Mais les manipulations de vidéos n'impliquent pas toujours de technologie pointue ou de compétences spécifiques.

Ces derniers jours, le Washington Post fait état d'une séquence publiée par le parti Républicain qui amuse beaucoup internet est dans lequel on voit un extrait de Joe Biden, le président américain, s'éloignant de manière confuse du reste des dirigeants lors du sommet du G7.

Des vidéos exagérées volontairement

L'objectif de cette vidéo est de démontrer que Joe Biden, 81 ans, n'est pas apte à continuer à diriger l'Amérique, d'autant qu'elle est manipulée grossièrement de sorte qu'elle exagère l'errance du chef de l'Etat. En effet, la vidéo joue sur l'angle utilisé pour faire croire qu'il parle seul et fait des signes dans le vide, avant que la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, ne le rattrape pour réaliser une photo de groupe. Sous d'autres angles, on le voit au contraire s'adresser à son équipe au loin.

De telles manipulations, basées sur des éléments aussi basiques qu'un recadrage d'image ou un montage trompeur, prennent pour nom "cheapfakes", contraction de "cheap", pas cher, et "fake", faux.

La technique n'est pas nouvelle. En 2019, par exemple, des internautes avaient ralenti légèrement une vidéo de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi, faisant croire que cette dernière s'exprimait avec difficulté, et était en état d'ébriété.

En France aussi, le procédé est bien présent sur les réseaux sociaux. Dernièrement, c'est le Youtubeur Tibo InShape qui en a été victime. Sa vidéo fêtant sa place de premier Youtubeur de France a été modifiée de sorte qu'il semble fêter la victoire du Rassemblement national le soir des élections européennes, alors même qu'il s'était défini comme "de droite" dans une interview récente.

Sur Twitter, la séquence s'accompagne désormais d'une "Note de la communauté" pour préciser qu'il s'agit d'une manipulation.

Sylvain Trinel