Reprise de Casino: Daniel Kretinsky mène le jeu
Dans la bataille pour la recapitalisation de Casino, avantage Daniel Kretinsky. Pour un grand nombre d'interlocuteurs, à date, l'offre qu'il présente, via sa société EP Global Commerce, avec Marc Ladreit de La Charrière (Fimalac), est meilleure que la deuxième offre sur la table, celle du trio Zouari-Niel-Pigasse.
L'offre de l'homme d'affaires tchèque est présentée depuis le début comme étant plus "financière". Avec son partenaire, ils prévoient d'apporter 1,35 milliards d'euros de fonds propres, dont près de 900 millions d'euros de leurs poches, et ils veulent convertir 5 milliards d'euros de dette en capital.
"Leur point positif, c'est d'être alignés avec le business plan de Casino", indique une source proche du dossier à BFM Business.
Et alors que le camp d'en face, le trio Zouari-Niel-Pigasse, pointe du doigt l'absence de vision "industrielle", Daniel Kretinsky se dit prêt à discuter avec Intermarché et il fait fuiter dans la presse les nom d'un tandem de dirigeants, fins connaisseurs de la grande distribution : Philippe Palazzi, qui a passé 25 ans chez Metro et Jean-Paul Mochet, qui a déjà dirigé Monoprix et Franprix.
Un atout de plus, s'il se confirme, mais "ce serait une erreur de dire la fin de la série alors qu'on en est qu'à la fin du premier épisode", martèle un acteur central du feuilleton.
Les créanciers ont la clef
Les discussions se poursuivent en effet, de part et d'autre, avec les créanciers. Ce sont eux qui détiennent la clef et, jusqu'à présent, c'est le camps Zouari-Niel-Pigasse qui les a le plus préservés. "Tous les créditeurs ont décidé de backer notre plan", explique une source proche de ce trio, où l'on estime présenter le projet le plus solide, notamment sur le plan industriel.
De ce côté, on insiste aussi sur l'expérience de Moez-Alexandre Zouari qui dirigerait les opérations, et sur le fait qu'il soit un acteur reconnu du secteur de la grande distribution. Il est en effet aujourd'hui le premier franchisé de Casino.
"Ce qui compte, ce n'est pas l'argent", poursuit cette source, qui insiste sur le fait qu'un "projet financier doit être assis sur un projet industriel".
Les négociations, intenses, se poursuivent, donc, et les représentants des deux porteurs d'offres ont rendez-vous au Comité interministeriel de restructuration industrielle (Ciri), mardi après-midi, pour présenter les détails de leurs offres respectives, dans un temps imparti. Dès lors, une date-butoir devrait être déterminée jusqu'à laquelle les deux camps pourraient encore améliorer leurs offres. Probablement, nous dit-on, "au moins, jusqu'à la fin de cette semaine".