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Résultats législatives: "déception" pour le RN en Alsace qui ne parvient à élire qu'un seul député

En Alsace, les résultats du scrutin ont une saveur amère pour le Rassemblement national qui espérait notamment dans le Haut-Rhin remporter toutes les circonscriptions. Malgré tout, le parti d'extrême droite n'avait jamais reçu autant de votes aux élections législatives sur ce territoire.

En Alsace, "l'arc républicain" n'a presque pas cédé. Présent dans 14 des 15 circonscriptions alsaciennes au second tour des législatives, le Rassemblement national n'a obtenu qu'un siège sur ce territoire, ce dimanche 7 juillet.

"C'est une déception en Alsace, comme c'est une déception nationale, il ne faut pas se masquer les choses", a reconnu dimanche Vincent Coussedière, candidat RN battu dans la 6e circonscription du Bas-Rhin.

La stratégie du barrage a fonctionné partout sauf dans la 8e circonscription du Bas-Rhin. À 24 ans, Théo Bernhardt est le premier candidat du Rassemblement national à devenir député dans cette circonscription réputée conservatrice. Il est également le 2e en Alsace depuis 1986.

11 candidats RN en tête au 1er tour

Comme 10 autres candidats du parti d'extrême droite en Alsace, le jeune député était arrivé en tête au premier tour avec plus de 44% des suffrages. Il a finalement été élu à 51,44% des voix, devant la députée sortante Stéphanie Kochert.

Interrogé sur les autres circonscriptions, le néo-député pointe du doigt les désistements de ces adversaires dans les situations de triangulaires. "On a eu une sorte de front républicain qui s'est mis en marche", constate-t-il à l'issue du scrutin.

Trois situations de triangulaire étaient particulièrement surveillées. Dans la 1re circonscription du Bas-Rhin et la 6e du Haut-Rhin, les candidates RN Delphine Daubenberger et Christelle Ritz étaient arrivées en tête au premier tour avec 33,11% et 39,74% des votes. Raphaëlle Krattinger et Florence Claudepierre (NFP), 3e du scrutin, avaient ensuite décidé de se retirer pour faire barrage.

Une décision suivie par Nadia El Hajjaji (NFP) arrivée en 3e position dans la 5e circonscription et devancée par le candidat Ensemble Olivier Becht (37,23% au 1er tour) et le candidat RN (29,56%).

Dans le Haut-Rhin, le RN ambitionnait même de faire le carton plein à l'issue du premier tour alors qu'il avait placé en tête ses candidats dans cinq des six circonscriptions.

Dans le département, le parti n'a finalement remporté aucun siège. La candidate RN Marion Wilhelm a toutefois failli battre le député sortant LR Raphaël Schellenberger dans la 4e circonscription du Haut-Rhin. Ce dernier a obtenu 50,68% des voix, soit moins de 1.000 voix d'avance sur Marion Wilhelm.

Plus d'électeurs qu'en 2022

Si ces défaites balayent les espoirs de majorité absolue à l'Assemblée nationale et participe à la 3e position du RN et de ses alliés, Théo Bernhardt préfère retenir le positif. "On augmente quand même notre nombre de députés donc ça reste une victoire en soi parce que ça veut dire que les Français sont plus confiants envers le RN et ça nous honore."

Le parti d'extrême droite enregistre le plus grand nombre de voix de son histoire en Alsace. Au 1er tour en 2022, le parti avait récolté 113.904 voix. Ce score est trois fois plus important ce dimanche 7 juillet, avec 343.568 bulletins en sa faveur.

En Alsace, les sortants ont finalement été privilégiés par les électeurs et réélus dans 13 des 15 circonscriptions. Ainsi, le camp présidentiel est parvenu à faire élire 9 des 11 candidats présents au second tour. Tous étaient députés sortants, parmi lesquels Françoise Buffet ou Olivier Becht.

Les trois candidats du Nouveau Front populaire, Sandra Regol, Emmanuel Fernandes et Thierry Sother, complètent, avec les députés LR Raphaël Schellenberger et Patrick Hetzel la liste des élus à l'Assemblée en Alsace.

Arthus Vaillant