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Russie: série de condamnations d'opposants au conflit en Ukraine

Un drapeau de la Russie à Moscou le 13 mars 2018 (photo d'illustration)

Un drapeau de la Russie à Moscou le 13 mars 2018 (photo d'illustration) - Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

Mardi 2 juillet en Russie plusieurs personnes ont été condamnées ou inquiétées pour divers actes d'opposition à l'offensive en Ukraine, signe de la répression qui se poursuit dans le pays et qui a conduit des centaines de Russes derrière les barreaux.

Plusieurs personnes ont été condamnées ou inquiétées mardi 2 juillet en Russie pour divers actes d'opposition à l'offensive en Ukraine, signe de la répression qui se poursuit dans le pays et qui a conduit des centaines de Russes derrière les barreaux.

Un habitant de Volgograd, l'ancienne Stalingrad dans le sud du pays, a été condamné à 12 de prison pour "trahison", ont rapporté les agences de presse russes.

Ce jeune homme de 19 ans, arrêté à l'aéroport alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour la Turquie, était accusé d'avoir transféré des fonds en 2023 à une organisation qui collectait de l'argent pour l'achat de drones et d'autre matériel pour l'armée ukrainienne.

Vsevolod Koroliov, un documentariste qui avait été condamné en mars à trois ans de prison pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages dénonçant des massacres imputés à l'armée russe en Ukraine, a lui vu sa peine alourdie à sept ans en appel, a rapporté le site d'information Mediazona, spécialisé dans les affaires judiciaires.

Militant ayant participé à des rassemblement en soutien à l'opposant Alexeï Navalny, mort en prison en février, Vsevolod Koroliov était accusé de diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe.

Le publiciste, ancien député et ancien journaliste vedette de la télévision russe Alexandre Nevzorov, et son épouse Lidia, exilés et déjà poursuivis pour diffusion de "fausses informations" sur l'armée, ont pour leur part été déclarés "association extrémiste" par un tribunal qui a également prononcé la saisie de leurs biens, selon l'agence de presse TASS.

Excuses publiques

Un homme a été arrêté pour un tatouage reprenant un slogan hostile à l'armée russe populaire en Ukraine. Il est accusé d'avoir "discrédité" les forces armées et de "hooliganisme", selon les agences de presse russes.

Stepan Zimine, qui avait déjà été condamné à de la prison pour avoir participé à d'importantes manifestations contre Vladimir Poutine en 2012, s'est fait tatouer sur la nuque les mots "Navire de guerre russe, va te faire foutre !", en référence à la réplique, devenue célèbre, de garde-côtes ukrainiens au croiseur russe Moskva qui les sommait de se rendre. Le Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, portant le nom de la capitale russe, a par la suite été coulé par des missiles ukrainiens.

Le ministère russe de l'Intérieur a publié une vidéo montrant Stepan Zimine en train de s'excuser face caméra et promettant de se faire enlever le tatouage. Il encourt une détention administrative.

Depuis le début du conflit en Ukraine, toute forme de dissidence est sévèrement réprimée par les autorités. Selon l'ONG de défense des droits humains Memorial, le pays compte actuellement 763 prisonniers politiques.

Des milliers d'autres personnes ont été inquiétés par les tribunaux ou menacés. La quasi totalité des opposants d'envergure sont en prison ou en exil à l'étranger.

C.Bo. avec AFP