"Si c'est elle, c'est un miracle": l'espoir de la famille de Fatima, disparue il y a 57 ans, après la découverte d'ossements à Bully-les-Mines
Le 4 juillet 1967, Fatima Abdesselam-Tani, jeune élève infirmière, disparaissait à Bully-les-Mines (Pas-de-Calais). 57 ans plus tard, le 20 juin dernier, la sœur de la disparue, Fredera, reçoit un coup de téléphone: "Je m'en rappellerai toute ma vie. Ils m'ont dit: 'On a peut-être retrouvé votre soeur.' Je n'ai rien compris. j'ai cru rêver, c'est incroyable", raconte-t-elle à La Voix du Nord.
Le squelette entier d'une jeune femme vient d'être retrouvé sur le chantier de la piscine de Bully-les-Mines. Selon les premières analyses, les ossements étaient là depuis une cinquantaine d'années. La police a fait le rapprochement avec la disparition de Fatima.
"C'est un miracle"
Pour Fredera, désormais âgée de 69 ans, le soulagement est immense: "J'avais peur de partir et de la laisser dans un terrain vague. Je n'en reviens pas. Si c'est elle, c'est un miracle."
Un de ses frères se remémore le jour où il a appris la disparition de sa soeur. Il avait alors 13 ans: "Le choc, ma mère s'est effondrée [...] Ca a été très dur pour elle". Une nièce de Fatima, qui n'a jamais connu sa tante, témoigne aussi auprès de nos confrères: "Fredera y a passé sa vie, elle a été obstinée. Elle a toujours dit qu'on la retrouverait. On sera très chanceux si les analyses confirment que c'est Fatima". C'est aujourd'hui toute une famille qui se trouve dans l'attente des analyses ADN qui devraient permettre d'identifier les ossements.
"On a attendu 57 ans, on n'est plus à quelques jours près. Nous, tout ce que l'on souhaite, c'est offrir à Fatima une sépulture près de celle de notre mère", explique Fredera.
Croyante, Fredera avait entrepris un pélerinage à la Mecque en octobre dernier en mémoire de sa soeur. "C'était pour elle, uniquement pour elle. Et aujourd'hui le miracle est en train de se produire. Vous vous rendez compte à 10cm près la pelleteuse sur le chantier ne tombait pas sur les ossements."
Fatima Abdesselam-Tani avait quitté le domicile de sa mère situé à Bully-les-Mines vers 19h30, le 4 juillet 1967, pour se rendre au travail où elle n'est jamais arrivée. À l'époque, son cousin, avait été soupçonné. La voiture ainsi que le sac et des sous-vêtements de la jeune femme avaient été découverts à proximité de là où il travaillait. Il a toujours nié le meurtre et est depuis décédé.