SONDAGE BFMTV. Législatives: le RN en tête des intentions de vote, devant l’alliance de gauche et Renaissance
Un moment politique historique. Alors qu'Emmanuel Macron a décidé le dimanche 9 juin de dissoudre l'Assemblée nationale, après la défaite de la majorité présidentielle face au Rassemblement national aux européennes (14,56% contre 31,47%), les partis débutent une campagne éclair pour les législatives.
Ces élections, qui se tiendront le 30 juin et le 7 juillet, pourraient entraîner une nouvelle victoire du Rassemblement national, selon un nouveau sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche publié ce mercredi 12 juin. Le parti de Jordan Bardella est en effet crédité de 31% des intentions de vote au premier tour, devant l'alliance des partis de gauche à 28%. À noter que ce sondage a été réalisé avant l'annonce du ralliement du NPA (Nouveau Parti Capitaliste) à cette alliance et que ce dernier récolte 1% des intentions de vote.
Arrive, loin derrière, la majorité présidentielle avec 18% d'intentions de vote pour les candidats de Renaissance, Modem, Horizons, Agir et UDI. Les Républicains - en pleine crise interne - récolteraient eux 6,5% des voix tandis que des candidats divers gauche ou dissent au Parti socialiste obtiendraient 5% des voix. Viennent ensuite les candidats divers (4,5%), ceux de Reconquête (4%) et ceux de divers droite (2%).
43% des personnes sondées pronostiquent par ailleurs une victoire du RN à ces élections législatives, 10% une victoire de l’alliance de gauche et 10% une victoire de la majorité présidentielle.
L'alliance entre les partis de gauche plébiscitée
Pour parvenir à une majorité claire à l'Assemblée nationale, l'enjeu des alliances est au cœur de ces législatives. Les partis de gauche (LFI, PS, EELV et PCF) ont trouvé un accord dans la nuit de mardi à mercredi pour se départager la quasi-totalité des 577 circonscriptions en vue des législatives anticipées.
La France insoumise aura 229 candidatures, le Parti socialiste 175, les Écologistes 92 et le Parti communiste français 50, ont indiqué les responsables socialistes Pierre Jouvet et Sébastien Vincini dans un courrier envoyé aux adhérents mercredi matin.
Macron a donc ouvert la porte aux "sociaux démocrates", aux responsables de la "droite gaulliste" et aux "écologistes" ce mercredi, s'attaquant à "l'extrême droite" et à "l'extrême gauche", renvoyées dos à dos.
Selon notre sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, 42% des Français seraient favorables à une alliance entre les partis de gauche et écologiste. 37% se disent quant à eux favorables pour une alliance entre la majorité présidentielle et Les Républicains et ils sont tout autant à soutenir une alliance entre le RN et les LR.
Éic Ciotti a causé un séisme au sein des Républicains mardi en annonçant une alliance avec le Rassemblement national, un accord rejeté par une majorité des électeurs français (58%) et des électeurs LR (56%) selon notre sondage. Exclu ce mercredi après-midi de la présidence des Républicains par son bureau politique, Éric Ciotti conteste cette décision et assure toujours diriger le parti de droite.
Quel Premier ministre pour les législatives?
Si le pouvoir de nommer un Premier ministre revient au président de la République, lorsque la majorité des députés lui sont opposés, il doit nommer un chef de gouvernement issu de cette majorité.
Parmi les noms qui ont été évoqués ces dernières semaines pour le poste de Premier ministre, celui de Jordan Bardella arrive en tête de notre sondage: 39% souhaitent en effet que ce soit lui qui soit nommé par Emmanuel Macron en cas de victoire du RN. Le Rassemblement national avait d'ores et déjà annoncé que s'il arrivait en tête aux législatives, son président serait proposé à Matignon.
Gabriel Attal, lui, arrive derrière son adversaire puisque 36% des Français veulent le voir poursuivre son mandat de Premier ministre.
Le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui avait appelé les Français à "l'élire" Premier ministre en 2022, fait division au sein du "Front populaire". Ils ne sont que 16% parmi les Français sondés à souhaiter une telle nomination. La tête de liste du PS aux européennes, Raphaël Glucksmann, a suggéré le nom de l'ex-secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, fer de lance du mouvement contre la réforme des retraites l'an dernier. Une option qui ne convainc que 15% des personnes interrogées.
Le nom du président du Sénat, le Républicain Gérard Larcher, avait également fait l'objet de rumeurs avant les élections européennes pour succéder à Gabriel Attal. Seulement 14% sont favorables à cette option, même si Gérard Larcher l'avait rejetée avant les européennes.
Emmanuel Macron, un handicap pour son camp
La question du rôle d'Emmanuel Macron dans cette campagne pour les législatives a également fait débat ces derniers jours. "Je ne ferai pas campagne aux législatives de la même manière que je ne l'ai pas fait en 2022 et en 2017", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse ce mercredi, assurant que "c'est le Premier ministre qui va porter cette campagne".
Parmi les personnes interrogées, elles sont 27% à estimer que le président est plutôt un atout pour son camp et 72% à estimer qu'au contraire, l'intervention du président est plutôt un handicap.
Échantillon de 1.502 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1.422 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 11 au 12 juin 2024.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.
Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,0 points de pourcentage.