SONDAGE BFMTV. Seuls 30% des Français favorables à un gouvernement uniquement NFP
Les Français ont élu les 577 députés de la XVIIe législature de l'Assemblée nationale dimanche. Pourtant, selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche publiée ce mercredi 10 juillet, 7 Français sur 10 ne sont pas satisfaits des résultats de ces élections législatives et, de fait, de la composition du nouvel hémicycle.
À l’inverse, 29% se disent satisfaits, dont 25% plutôt satisfaits et 4% très satisfaits. Si cette insatisfaction domine chez les électeurs du Rassemblement national au premier tour (94%), comme chez les électeurs LR (79%) et d’Ensemble (78%), la majorité des électeurs du Nouveau Front populaire (60%) - la coalition la plus importante à ce stade - se disent satisfaits.
Quelle coalition?
Depuis dimanche, alors qu'aucune formation politique n'a obtenu de majorité absolue, une question se pose: qui pour gouverner le pays? Selon ce sondage Elabe, aucune des principales hypothèses ne convainc une majorité de Français. À commencer par le scénario d'une équiper formée par le Nouveau Front populaire, arrivé en tête du scrutin. Seuls 30% des Français sont favorables à un gouvernement uniquement composé de membres de cette union de gauche, issus donc de LFI, du PS, du PCF et des
Une sorte de grande coalition entre le camp présidentiel, Les Républicains, la gauche mais sans la France Insoumise convainc 39% des sondés et est soutenue par les électeurs d'Ensemble (77% favorables) et de LR (58%) mais ceux du NFP s'y opposent à 69%
Un tiers des Français sont favorables à une coalition de "centre-droit" regroupant les macronistes et LR tandis qu'un sur quatre plébiscite une alliance entre le camp présidentiel et les partis de gauche dont la France Insoumise. Selon ce sondage Elabe de ce mercredi, les électeurs du RN rejettent l’ensemble de ces configurations.
Pas de consensus pour le poste de Premier ministre
Alors que des discussions sont également en cours pour proposer un nouveau Premier ministre, un Français sur deux estime qu'Emmanuel Macron doit charger la personnalité de gauche choisie par le NFP, si les partis de gauche se mettent d'accord, de former un gouvernement.
Dans une lettre adressée aux Français et publiée ce mercredi, le président a demandé aux "forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines" de "bâtir une majorité solide", ajoutant qu'il nommera un nouveau Premier ministre lorsque les partis auront construit des "compromis", ce qui suppose de leur laisser "un peu de temps".
Qui alors pour s'installer à Matignon? 38% des sondés souhaitent que Gabriel Attal soit Premier ministre, 35% Jordan Bardella, 31% Raphaël Glucksmann, 26% François Ruffin, 24% Olivier Faure, 24% François Bayrou, 21% Bernard Cazeneuve ou encore 19% Marine Tondelier.
Si Jordan Bardella (85%) et Gabriel Attal (82%) bénéficient d’un soutien quasi-unanime dans leur socle électoral respectif, l'actuel Premier ministre est également soutenu par des électeurs LR (72%), ce qui n’est pas du tout le cas de Jordan Bardella (10%).
Au sein des électeurs du NFP, aucune personnalité ne fait consensus. Près d'un sur deux envisage Raphaël Glucksmann, François Ruffin ou Marine Tondelier, qui devancent Olivier Faure (45%), Clémentine Autain (38%), Manuel Bompard (34%), Laurent Berger (28%), Jean-Luc Mélenchon (27%), Clémence Guetté (27%), Carole Delga (22%), Boris Vallaud (21%) et Bernard Cazeneuve (18%).
Certaines personnalités disposent d’un certain crédit en dehors de la gauche comme Bernard Cazeneuve (46% électeurs LR, 42% électeurs Ensemble) ou Raphaël Glucksmann (43% électeurs Ensemble).
La dissolution, une mauvaise décision?
Au lendemain des élections législatives, en observant la composition de cette nouvelle Assemblée nationale, 65% des Français estiment que la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée a été une mauvaise décision.
Un chiffre totalement différent par rapport au 15 juin dernier, où ils étaient 58% à jug qu'il s'agissait d'un bon choix. Ce regard critique sur cette décision est majoritaire dans tous les électorats.
Concernant les désistements des candidats de gauche et du centre arrivés en troisième position pour faire barrage au RN, plus d'un Français sur deux estime que ces désistements sont "des magouilles", "des arrangements électoraux" et "des alliances politiciennes contre-nature". À contrario, 45% considèrent que c'est normal que ces formations se soient entendues pour lutter contre l'extrême droite.
Cette question des désistements clive d’un point de vue politique: une large majorité des électeurs du NFP (84%), et dans une moindre mesure d’Ensemble (60%) et de LR (57%) portent un jugement positif. À l’inverse, 92% des électeurs du RN et 54% des abstentionnistes sont critiques.
Enfin, les sondés estiment pour 40% d'entre eux que la défaite de l'extrême droite est due à ce "front républicain" mais pointent aussi un excès de confiance du RN (38%), les candidats ayant tenu ou relayé des propos racistes (32%), la polémique sur les binationaux (25%), la mauvaise préparation de certains de ses candidats (25%), le manque d’implantation (15%) et ses hésitations sur la réforme des retraites (12%). Ces critiques sont vives également au sein de l'électorat du parti de Jordan Bardella.
Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 1.002 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 9 au 10 juillet 2024.