Test du Motorola Razr 50 Ultra: le smartphone qui veut faire plier Samsung
Si Samsung règne en maître sur le marché des smartphones pliants, la concurrence est pourtant solide et il ne lui manque pas grand-chose pour prendre le pas, voire davantage de parts de marché. Motorola en est sans doute son chef de file après avoir fait renaître de ses cendres son célèbre Razr qui fête cette année ses 20 ans.
Le nouveau venu, le Razr 50 Ultra, peaufine la recette. La version 2024 voit plus grand à l'intérieur et à l'extérieur, avec toujours plus de performances à proposer. Cela peut-il être suffisant pour faire de l'ombre au futur Galaxy Z Flip6 de Samsung qui sera annoncé le 10 juillet?
En tout cas, Motorola continue de mettre la pression sur le sud-coréen, notamment avec son écran externe qui compte encore quelques pouces d'avance et un usage qui s'améliore d'année en année. A 1200 euros, il faut avoir de sérieux atouts à faire valoir pour se démarquer.
On aime
Le design quasi parfait
Motorola ne révolutionne pas le concept du smartphone à clapet moderne, mais bonifie sa formule. C'est notamment la charnière qui a été légèrement repensée pour prendre la forme "goutte" quand le Razr 50 Ultra est replié sans laisser d'espace entre ses moitiés d'écran. Une fois ouvert, l'appareil est parfaitement à plat et permet ainsi d'avoir une pliure quasi invisible au milieu de l'écran. Les bordures ont été affinées au maximum autour de la dalle pOled FHD+ de 6,9 pouces (HDR10+) orné d'un poinçon central avec la caméra selfie de 32 Mpx.
Replié, le design a également été revu pour laisser plus de place à l'écran externe pOled qui passe à 4 pouces. Il est renforcé en Gorilla Glass Victus pour résister aux multiples chocs. Les deux dalles affichent un taux de rafraîchissement de l'image adaptatif de 165 Hz. Reste à savoir à quoi cela peut bien servir de monter aussi haut... même pour le jeu mobile, peu de titres sont compatibles.
En main, le Razr 50 Ultra est toujours agréable à tenir, plié comme ouvert, grâce à ses côtés arrondis et sa finesse (7 mm ouvert). Son poids léger et bien réparti aide aussi (189 g). Et pas de peur en cas de chute dans l'eau, le smartphone est enfin certifié IPX8 pour résister à 30 minutes d'immersion jusqu'à 1,5 m. Sinon, vous pouvez opter pour la coque offerte avec le téléphone et sa lanière à fixer pour porter le smartphone en bandoulière. C'est élégant et pratique.
Le Razr 50 Ultra joue la carte du fun avec une disponibilité en bleu marine, vert kaki et Peach, la couleur Pantone de l'année. Le tout est en simili cuir de synthèse qui propose un toucher assez agréable. Il existe aussi en simili daim couleur framboise.
L'écran externe plus grand et plus polyvalent
L'écran occupe désormais quasiment toute la façade extérieure quand le smartphone est fermé (17% de plus que celui de Samsung). Les deux capteurs photo et le flash sont englobés dans la dalle. A la différence du Galaxy Z Flip5, Motorola utilise toute la surface pour afficher des applications, des jeux, de la musique, des informations... et désormais Gemini en application. Néanmoins, plusieurs verront apparaître une bande noire sur le bas de l'écran.
Ce grand format rend l'utilisation fermée beaucoup plus aisée. Avec ses 4 pouces, il dispose de son menu d'accueil personnalisable avec les applications au choix (toutes sont compatibles). Pour avoir un oeil rapidement à ses messages, aux applications ouvertes sur l'écran intérieur qui s'affiche en raccourci (Google Maps, Musique, Instagram...) ou encore à l'appareil photo, c'est parfait. On aura tendance à l'utiliser bien plus souvent ainsi et de manière plus rapide, notamment pour la prise de photo. La personne photographiée se voit alors à l'écran.
C'est aussi parfait pour tenir l'appareil et se prendre ainsi en selfie, en posant le smartphone ou en le tenant en position "Flex" (à 90°, mais possibilité de le faire tenir de 45 à 135°). Il suffira alors de fermer son poignet face à la caméra pour déclencher la prise de la photo.
La photo
Sur la dalle extérieure, on trouve un capteur principal de 50 Mpx (mode Ultra-Res à activer dans les paramètres), mais qui prendra des photos par défaut en 12 Mpx, et un téléobjectif 50 Mpx 2x. Motorola a choisi de laisser l'ultra-grand angle au Razr 50.
Le Razr 50 Ultra se montre efficace en photo avec des clichés lumineux, détaillés et chauds. Le zoom est efficace et la photo de nuit honnête sans être bluffante. Le mode Portrait, en revanche, offre un rendu de très belle qualité, mais privilégiez la photo en extérieur. Le déclencheur a tendance à se montrer un peu lent de nuit.
Les amateurs apprécieront le mode Pro qui offre des réglages manuels. Côté vidéo, le Razr 50 Ultra peut filmer en 4K/60 fps. Et Motorola ajoute une petite fonction qui devrait en amuser plus d'un. Si vous tenez votre smartphone à l'horizontale, tel un caméscope d'antan, l'enregistrement vidéo se déclenche automatiquement. Vous n'aurez qu'à tapoter sur l'écran intérieur pour stopper.
Performances et IA
Motorola a doté son Razr 50 Ultra du Snapdragon 8s gen 3 de Qualcomm, qui équipe aussi son Edge 50 Ultra ou le Honor 200 Pro. C'est une puce qui permet de tout faire sereinement, jouer comme ouvrir plusieurs applications en même temps ou faire de la retouche photo, de la vidéo, etc. Cela permet aussi au smartphone de mieux gérer son autonomie.
Il tourne grâce à la surcouche Hello UI basée sur Android 14, avec quelques applications maison et évidemment les incontournables fonctions IA regroupées dans l'espace Moto AI (pour la photo, la génération de fonds d'écran à l'IA, Gemini en cloud...). C'est bien intégré, mais vous n'aurez pas encore les habituelles fonctions de traduction, retranscription, résumé de vos documents ou autre.
Le Razr 50 Ultra n'arrive que dans une seule configuration avec 512 Go de stockage et 12 Go de RAM. Mais c'est bien plus que le Galaxy Z Flip5 (256 Go de stockage et 8 Go de RAM pour le même prix). Il est compatible 5G, mais aussi Bluetooth 5.4 et surtout Wifi 7. Il propose aussi l'eSIM.
Les mélomanes pourront être ravis avec la compatibilité avec le Dolby Atmos et Snapdragon Sound. Ce qui lui permet de diffuser du son lossless - sans perte de qualité (codecs aptX HD, aptX Lossless et aptX Adaptive), avec des écouteurs ou directement depuis les haut-parleurs.
Le chargeur fourni
C'est assez rare pour être stipulé. Motorola annonce un smartphone compatible avec la charge 45 W, mais fournit un chargeur de 68 W dans la boîte. Il offre ainsi 50% de batterie récupérée en 12 minutes de charge.
L'autonomie meilleure, mais...
Format compact et scindé faisant, le Razr 50 Ultra ne peut pas se gargariser d'une batterie grand format (4000 mAh). Avec l'aide du Snapdragon 8s Gen 3, il parvient à optimiser le tout. Néanmoins, il atteint la journée d'autonomie, mais à peine plus. Il a même tendance à perdre rapidement les derniers pourcentages, même sans être particulièrement sollicité. Cela reste cependant l'un des modèles pliants les plus endurants. La bonne nouvelle, c'est qu'il se recharge rapidement, propose la charge inversée (5W) et la charge sans fil (15W).
On n'aime pas
Des mises à jour un peu légères
Alors que Samsung va sans doute proposer sept ans de mises à jour Android sur son Galaxy Z Flip6 pour l'aligner sur les Galaxy S24, le Razr 50 Ultra doit se contenter de trois ans de mises à jour Android et quatre ans pour les mises à jour de sécurité. C'est mieux qu'avant. Mais pour 1200 euros, on aurait aimé que la longévité soit un point fort de plus.
Le prix
Alors, on peut souligner que le Razr 50 Ultra n'augmente pas par rapport à son prédécesseur. Néanmoins, pour venir couper l'herbe sous le pied de Samsung, il faudrait définitivement faire un effort sur le prix. A 1200 euros, Motorola ne se démarque pas et son smartphone souffrira de la comparaison tarifaire sans que beaucoup ne prête attention à ses atouts. Certes, pour moins de 1000 euros, il y a le Razr 50 qui reprend les traits du Razr 40 Ultra et fait d'une certaine manière baisser son prix pour un rapport qualité-prix plus qu'intéressant.
Conclusion
C'est toujours une belle réussite pour Motorola. Année après année depuis son redesign, le Razr rend une copie quasi-parfaite. Si vous êtes fan du format compact à glisser dans votre poche, vous avez là un smartphone élégant et premium, capable de répondre à toutes les demandes et de proposer des photos de bonne qualité. Mais à un prix qui reste toujours élevé pour être compétitif. Si le format est votre priorité, foncez. Si ça ne l'est pas, d'autres smartphones à 700 euros voire moins font aussi bien. Mais pour un smartphone pliant, c'est la réponse parfaite à Samsung.