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TGV: encore deux tiers de places à vendre pour les vacances d'été, la faute aux JO et aux prix?

Si le patron de TGV-Intercités évoque bien un "fléchissement ces derniers jours" de la demande, l'opérateur ne se dit pas inquiet sur le remplissage de ses trains pour cet été.

Les TGV pour cet été se remplissent-ils moins rapidement que prévu? Lors du congrès des Entreprises du Voyage à Val d’Isère vendredi 28 juin, Alain Krakovitch, patron de TGV-Intercités a indiqué que "deux tiers des places de l’été sont encore à vendre".

Ce volume de places disponibles peut interroger alors que les grands départs débutent ce samedi 6 juillet. D'autant plus que lors de l'ouverture des ventes de billets en mars dernier, SNCF Connect dit avoir observé deux fois plus de réservations qu'une année normale avec 1,5 million de billets écoulés.

A fin juin, la compagnie ferroviaire faisait même état de 6,5 millions de billets vendus (TGV et Intercités), soit 10% de plus qu’en 2023 à la même date.

"Nous avons eu beaucoup de ventes anticipées pour les JO, à l'ouverture des réservations", confirme le responsable qui dit constater "un fléchissement ces derniers jours. Il y a, je pense, une angoisse de venir à Paris et en France".

"Angoisse de venir à Paris et en France"

Excepté donc ceux qui ont anticipé au maximum pour sécuriser leurs déplacements pendant les JO, peut-on parler d'attentisme pour les autres?

Selon nos informations, l'opérateur ne s'inquiète pas outre mesure, car ce volume de places disponibles à date est plutôt dans la normale, assure-t-on.

Pour Julien Joly, expert Transports pour Wavestone, "les trains des grands départs sont pleins mais il doit rester de la place avec certitude sur les trains en semaine". Le spécialiste confirme néanmoins que l'évitement dû aux JO a joué.

"Nous ne sommes pas inquiets. Il faut se dire que ce ralentissement que nous avons en juin et juillet ne sera pas le même en août", abonde Alain Krakovitch.

Outre l'effet négatif des JO, qui semble également toucher Air France (qui évoque un "comportement significatif d'évitement" de Paris par la clientèle internationale), l'effet prix peut également expliquer ce "fléchissement" de la demande évoqué.

Les tarifs en question

Rappelons que les prix moyens des TGV Inoui ont augmenté de 2,6% cette année après 5% en 2023 (un chiffre contesté par le régulateur qui parle de 7% d'augmentation).

Un point épinglé par de certains clients sur X (ex-Twitter).

Pour contrer ces critiques sur les prix, la SNCF a mis en vente fin juin 500.000 billets TGV Inoui "dès 29 euros" à travers une vente flash.

Autres freins possibles qui expliqueraient un remplissage moins rapide, "l'attentisme dû à la météo incertaine ou au contexte politique. Ou encore la conséquence de la hausse des tarifs des logements touristiques qui pèse sur le pouvoir d'achat", estime Julien Joly.

L'an passé, la SNCF a vendu 24 millions de billets grandes lignes pour juillet-août, en hausse de 4% sur un an, soit un record historique, avec des TGV remplis à 80%.

Pour cette année, pour répondre à la demande, elle a prévu d'offrir 400.000 places supplémentaires (essentiellement sur la façade Atlantique) avec le même nombre de TGV mais en optimisant les circulations, tablant sur des rames pleines les jours de grands départs.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business