Trois plaintes déposées pour viols et agressions sexuelles contre Cauet: où en est l'enquête?
La première plainte pour viols contre Sébastien Cauet, animateur emblématique de la radio NRJ, a été déposée le 18 novembre dernier. Le parquet de Bourg-en-Bresse avait alors ouvert une enquête préliminaire pour viols sur mineure de plus de 15 ans et viols, la plaignante étant mineure au moment des faits.
L'animateur est actuellement visé par trois plaintes pour viols et agressions sexuelles, regroupées dans une même enquête, désormais entre les mains du parquet de Paris, et confiée à la Brigade des mineurs de la police judiciaire de la capitale.
"C'est comme ça qu'on réussit dans la radio"
La première plainte, pour deux viols, a été déposée par Julie, une femme âgée de 25 ans, pour des faits remontant à novembre 2014. À cette époque, passionnée de radio, la jeune fille, encore mineure, gagne un concours pour aller à Disneyland avec Sébastien Cauet et son équipe.
Ce jour-là, l'animateur, qu'elle considérait "presque comme une idole", lui laisse son numéro de téléphone, selon son récit, et ils commencent à s'écrire avec des échanges "plutôt normaux". En novembre 2014, il lui propose d'aller le voir mixer à Genève, ce qu'elle fait avec sa sœur et son beau-frère.
Elle se rend alors dans un hôtel avec une maquette radio. "Viens me montrer ta maquette", lui aurait proposé Sébastien Cauet, invitant la sœur et le beau-frère de Julie "à aller au casino ou faire ce qu'ils ont à faire". "Je monte cinq minutes avec Julie et on redescend", aurait-il dit.
Selon le récit de la jeune femme, Sébastien Cauet s'est approché et lui a dit: "assis toi dans le canapé". Et d'ajouter: "c'est comme ça qu'on réussit dans la radio, il faut que tu le fasses." "Moi, à 15 ans, c'est ce que j'ai exécuté", a-t-elle relaté, en pleurs, sur BFMTV. Elle lui aurait alors fait une fellation de quelques secondes, interrompue par l'insistance des appels de sa sœur.
Après 2014, la jeune femme dit être restée en contact avec l'animateur, avec qui les conversations déviaient rapidement sur des sujets à connotation sexuelle. En mars 2022, elle relate avoir posté une story sur les réseaux sociaux indiquant être à Paris. Sébastien Cauet demande à la voir, et un rendez-vous est fixé devant les locaux de NRJ.
Le producteur de 50 ans la raccompagne en voiture jusqu'au parking souterrain de son immeuble, avant de lui demander une fellation et de se déshabiller partiellement, comme en 2014. La jeune femme tente de sortir de la voiture, avant que l'animateur lui réponde: "De toute façon tu n'iras pas loin, il te faut un badge pour sortir." Sous la contrainte, elle finit par s'exécuter, "pour en finir avec tout ça". Depuis, Julie assure avoir "essayé de mettre fin à (s)es jours" car cette affaire a "détruit (s)a famille".
Des témoins bientôt auditionnés
Pour l'heure, selon les informations de BFMTV, aucune des trois plaignantes, ni Sébastien Cauet, n'ont été entendus par les enquêteurs. Les trois femmes vont être réentendues, tandis que le mis en cause le sera à la fin de la procédure. Des confrontations peuvent être organisées, si les enquêteurs l'estiment nécessaire, et des témoins vont également être auditionnés, notamment des femmes qui se sont manifestées depuis la médiatisation de l'affaire.
De son côté, l'animateur a déposé quatre plaintes: deux pour "harcèlement d'une personne au moyen d'un service de communication public en ligne" les 14 et 15 novembre, et deux pour "dénonciation calomnieuse" et "tentative d'extorsion aggravée" le 23 novembre. Sur ce volet, Sébastien Cauet a déjà été entendu par les enquêteurs.
Depuis le mois d'octobre circulent par ailleurs sur X (anciennement Twitter), des messages - non authentifiés - à caractère sexuel, très explicites, attribués à l'animateur. Une jeune femme a ainsi publié ce qu'elle affirme être un échange entre Sébastien Cauet et elle, alors qu'elle était encore mineure. Une autre assure que Cauet lui aurait tenu le même type de propos sur WhatsApp.
Une troisième indique, toujours sur X, avoir également "essayé d'en parler, il y a un an". Tous ces témoignages ont été mis en lumière et relayés par un compte sous pseudonyme, habitué à relayer des rumeurs et suivi par plus de 140.000 abonnés sur Twitter. Ce sont ces témoignages qui sont visés par les plaintes de cyberharcèlement déposées par Sébastien Cauet.
Ce dernier, par le biais de ses avocats, "conteste toutes les accusations". "Notre client conteste toutes les accusations qui sont portées contre lui et a déjà remis de nombreux éléments matériels probants en ce sens entre les mains de la justice", ont écrit dans un communiqué ses conseils, Me Xavier Autain et Me Simon Clémenceau.