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"Un peu dystopique": les employés de Google sceptiques face à la reconnaissance faciale dans leurs bureaux

Utilisant la reconnaissance faciale, le nouveau système de sécurité testé par Google sur l’un de ses campus inquiète plusieurs employés concernant leur vie privée.

Depuis quelques jours, Google teste un nouveau système de sécurité dans ses bureaux de Kirkland, à Washington. Celui-ci utilise la reconnaissance faciale pour "empêcher les personnes non autorisées d’accéder aux campus", selon le site américain CNBC, qui a pu consulter le programme de l’entreprise.

Concrètement, des caméras de sécurité collectent des données faciales, qui sont utilisées pour identifier des personnes susceptibles de présenter un risque pour la sécurité. Ce système inquiète cependant plusieurs employés de Google, comme le rapporte le site américain Business Insider, qui a pu s'entretenir avec eux.

Un potentiel déploiement plus large

Selon l’un des employés, les caméras utilisées pour ce système de sécurité sont discrètement placées au plafond et ne sont pas différentes des autres. C’est "un peu dystopique", a-t-il déclaré, ajoutant que "beaucoup [d’employés] sont préoccupés par le fait que leurs données faciales sont stockées par Google". Cela, d’autant plus qu’ils ne peuvent pas échapper au contrôle facial lorsqu’ils entrent dans le bâtiment.

Face à ces inquiétudes, un porte-parole de Google a assuré que les données n’étaient pas stockées, indiquant qu’elles étaient destinées à un usage immédiat. Pour le moment, ce nouveau système est uniquement testé dans les bureaux de Kirkland, mais certains employés pensent qu’il pourrait être déployé plus largement.

Travaillant à San Francisco, l’un d’eux estime même qu’il pourrait être utilisé pour contrôler les présences au bureau. D’autres craignent, eux, que ce système soit une réponse de Google aux récentes manifestations contre un contrat avec Israël.

En avril, des salariés ont en effet manifesté dans les locaux de l’entreprise, réclamant qu’elle se retire du contrat Nimbus, partagé avec Amazon et qui permet au gouvernement israélien d’utiliser leurs services cloud. Accusant ces derniers d’avoir empêché leurs collègues de se rendre sur leur lieu de travail, Google les a licenciés.

Kesso Diallo