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Violences en Nouvelle-Calédonie: un dixième mort, tué par les forces de l'ordre près de Nouméa

Les gendarmes face à des manifestants indépendantistes sur le barrage routier sur l'avenue Paul-Emile Victor à Dumbéa, le 24 juin 2024 (photo d'illustration).

Les gendarmes face à des manifestants indépendantistes sur le barrage routier sur l'avenue Paul-Emile Victor à Dumbéa, le 24 juin 2024 (photo d'illustration). - Delphine Mayeur / AFP

Le parquet de Nouméa a annoncé ce mercredi 10 juillet la mort d'un homme tué un tir de riposte du GIGN dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, ce qui porte à dix le nombre de morts depuis le début des troubles dans l'archipel le 13 mai.

Les faits se sont produits à la tribu kanak Saint-Louis sur la commune du Mont-Dore, dans l'est de l'agglomération de Nouméa, a précisé le parquet, sans précision sur les circonstances.

La victime a été touchée par un tir de riposte à longue distance effectué par un gendarme du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) lors d'une opération de déblocage d'une route, a indiqué à l'Agence France-Presse une source proche de l'enquête.

Alors que les gendarmes étaient ciblés par des tirs d'armes à feu, le GIGN, engagé en appui de cette opération, a localisé le tireur et a riposté, selon la version relayée par cette source.

D'après une deuxième source proche de l'enquête, les gendarmes étaient en opération pour aller interpeller des auteurs de tirs d'armes à feu, très réguliers dans cette tribu, et ont été pris à partie au niveau d'une église lors d'une opération de sécurisation d'un axe routier.

Nourries par le vote d'un projet de loi constitutionnel visant à élargir le corps électoral calédonien pour le scrutin provincial prévu fin 2024, ces violences qui ont émaillé le territoire du Pacifique sud sont les plus graves depuis les années 1980.

Le projet de loi constitutionnelle est accusé par les indépendantistes de marginaliser le poids du peuple autochtone kanak. Il a été suspendu par Emmanuel Macron en juin, trois jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.

Des dégâts estimés à 1,5 miliard d'euros

Elles ont fait à ce jour dix morts, dont deux gendarmes, et des dégâts matériels considérables (incendies, destructions, pillages...), d'un coût estimé à 1,5 milliard d'euros. Elles ont déjà conduit plusieurs militants indépendantistes derrière les barreaux.

Treize d'entre eux, dont le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) Christian Tein, ont été mis en examen notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime ou d'un délit, depuis le début des violences qui agitent le territoire français, les plus graves depuis celles des années 1980.

Sept sont actuellement en détention provisoire, et le transfert de cinq d'entre eux dans l'Hexagone il y a deux semaines a entraîné une nouvelle vague de violences. Parmi eux, Christian Tein a été incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin).

M.L.R avec AFP