"La meilleure députée": des élèves lyonnais réalisent une fresque pour Marie-Charlotte Garin, le rectorat ouvre une enquête

C'est un geste qui, à première vue, peut sembler parfaitement innocent. Marie-Charlotte Garin, députée écologiste du Nouveau Front populaire réélue dans la 3e circonscription du Rhône, a publié ce jeudi 11 juillet sur X une vidéo où elle montre une fresque sur laquelle des élèves de l'école Gilbert Dru située dans le 7e arrondissement de Lyon ont notamment inscrit des messages louant l'élue et critiquant le Rassemblement national.

"Vous êtes la meilleure députée", "continuez, vous êtes sur la bonne voie", "il faut combattre le RN", "on compte sur vous, fini les racistes et les fascistes", "il faut empêcher l'R de la N", peut-on notamment lire sur la fresque.

Si ces messages à caractère politique font débat, c'est parce qu'ils ont été remis à l'élue par l'enseignante des élèves. "Dimanche soir en revenant pour avoir les résultats au QG, leur maîtresse elle m'a donné le dessin", explique la députée dans la vidéo, depuis supprimée de son compte X.

Un cadeau de remerciement

Or, les enseignants sont soumis à une obligation de neutralité et n'ont donc pas le droit, dans l'exercice de leurs fonctions, de "manifester leurs convictions qu’elles soient religieuses, philosophiques ou politiques, à l’égard des usagers et de ses collègues", rappelle le site du service public.

Céline de Laurens, adjointe écologiste au maire de Lyon, précise qu'il s'agit "d'un cadeau de remerciement" fait "par l'institutrice et les élèves" à la députée pour les avoir accompagnés jusqu'à l'Assemblée nationale dans le cadre d'un projet de classe. Contactée par BFM Lyon, Marie-Charlotte Garin confirme cette version et ajoute être aussi allée voir les élèves dans l'école.

"Ils m’ont vu plusieurs fois en plusieurs semaines ça crée du lien forcément, ils s’attachent à une figure sans penser au parti. Ils devaient m’écrire une carte et finalement ils ont fait cette fresque, leur maîtresse les a laissés libre d’écrire ce qu’ils voulaient avec des mots issus de leur spectacle mais aussi des mots d’encouragement", estime la députée écologiste qui juge l'affaire "close".

Le respect de l'obligation de neutralité étudié

Le rectorat a ouvert une enquête et indique être "actuellement en train d'étudier les éléments pour savoir s'il y a eu manquement à l'obligation de neutralité ou non".

"Dans le cas où cela serait le cas, nous prendrons les mesures nécessaires", prévient le rectorat.

De son côté, le maire Les Républicains d'Écully Sébastien Michel a estimé sur le réseau social X qu'il "serait bien entendu intolérable que des enfants de 6 à 10 ans aient rédigé, sur le temps scolaire, ces messages à caractère politique". Pour Béatrice de Montille, conseillère d'opposition LR à Lyon, c'est "l'illustration de l'instrumentalisation des enfants de nos écoles par l'extrême gauche".