Élections législatives
Elections Législatives 2024

Une candidate RN épinglée pour des publications sur Facebook, une information judiciaire ouverte

La déesse de la Justice

La déesse de la Justice - LOIC VENANCE / AFP

Une information judiciaire a été ouverte ce 10 juillet contre Françoise Billaud, candidate RN des Côtes-d'Armor aux dernières législatives pour "provocation publique à la haine" et "injure publique", après des publications sur son compte Facebook.

De la campagne des législatives au tribunal. Une information judiciaire a été ouverte à l'encontre de Françoise Billaud, candidate du Rassemblement national (RN) battue au second tour des législatives le 7 juillet dans la 1ère circonscription des Côtes-d'Armor, pour des publications sur son compte Facebook, a annoncé mercredi le parquet de Saint-Brieuc.

Le procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz a ouvert une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction, pour des chefs notamment de "provocation publique à la haine" et "injure publique".

Publications Facebook

Cette information fait suite à une plainte de la Ligue des droits de l'homme (LDH) a été adressée au parquet le 25 juin dernier, avant le premier tour des élections législatives.

Elle dénonçait "des publications sur son compte Facebook de la candidate du Rassemblement national", "comme pouvant revêtir des qualifications pénales", selon le communiqué.

Pendant la campagne, le journal Libération a exhumé des publications sur les réseaux sociaux de certains candidats du parti d'extrême droite, dont la candidate investie dans les Côtes-d'Armor.

Fin mai, elle a relayé une image suggérant de soutenir "l'hétérosexualité pendant qu'elle est encore légale". En juillet 2021, elle a partagé une publication d'un internaute montrant la tombe de Pétain, avec la légende "23 juillet 1951, mort en détention de Philippe Pétain, Maréchal de France".

Failles du "Plan Matignon"

François Billaud rejoint les autres "brebis galeuses" investies par le RN pour les législatives, comme les a décrites Jordan Bardella dans l'entre deux tours. Alors interrogé sur ces candidats accusés de propos racistes ou discriminatoires, il assurait qu'il n'aurait "pas la main qui tremble". "Ce qu'il faut juger, c'est la réaction du parti politique", défendait-il encore.

Investie dans le cadre du "Plan Matignon" du RN, censé prévoir toute la logistique en cas d'élections législatives anticipées, ce plan s'est finalement révélé faillible. L'impréparation de certains d'entre eux avait également été pointée lors de débats locaux d'entre-deux-tours.

Une trentaine de candidats qualifiés au second tour ont aussi refusé ou annulé leur participation aux débats proposés par France Bleu, selon leur décompte. Le lendemain de l'échec du parti à obtenir la majorité à l'Assemblée nationale et à imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, Jordan Bardella, le président du RN, a reconnu des "erreurs" dans sa campagne.

Nicolas Ghorzi avec AFP