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Dossier

Émeutes en Nouvelle-Calédonie

Conquise en 1853, colonie française jusqu'en 1946 devenue un territoire de la République, la Nouvelle-Calédonie est en proie à de violentes émeutes depuis le 13 mai 2024, du fait d'une réforme électorale controversée faisant resurgir l'histoire tourmentée de cet archipel de l'océan Pacifique Sud. Après des nuits de violences, qui ont fait quatre morts, dont un gendarme, et des centaines de blessés, Emmanuel Macron a demandé le 15 mai 2024 l'instauration de l'état d'urgence que réclamaient droite et RN. Ce dispositif permet des mesures de sécurité exceptionnelles, comme des restrictions à la liberté de circulation ou de réunion. "Toutes les violences sont intolérables et feront l'objet d'une réponse implacable", a encore promis le chef de l'Etat dans un communiqué, alors que l'instauration d'un couvre-feu nocturne à Nouméa n'a pas fait retomber la tension. En cause: une réforme du corps électoral local, contestée par les indépendantistes kanaks qui redoutent d'être mis en minorité. Les heurts qui ont éclaté le 13 mai 2024 n'ont pas empêché les députés de voter dans la nuit du 14 au 15 mai 2024 ce projet de loi constitutionnelle, qui doit encore être définitivement adopté par l'Assemblée et le Sénat réunis en Congrès. Cette dernière étape interviendra "avant la fin juin", à moins d'un accord entre les forces politiques locales, a prévenu Emmanuel Macron.

Mercredi, un homme de 38 ans, petit cousin du grand chef coutumier kanak et président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, a été tué dans un échange de tirs avec le GIGN. Les indépendantistes du FLNKS et de la CCAT et les chefs coutumiers dénoncent "un acte de guerre".